Entre 1914 et 1918, prés de 200.000 limougeauds seront mobilisés. Sur ces 200.000 limougeauds, 45.000 n'en reviendront pas. Comme tous leurs camarades de France tombés au champ d'honneur, ils ont de par leur sacrifice suprême, tracé un profond sillon dans notre mémoire collective. Espérons que ce sillon fait de sang et de larmes ne se refermera jamais sur le souvenir du sacrifice qu'ils ont consenti. " Au 52e mois d'une guerre sans précédent dans l'histoire, l'armée française, avec l'aide de ses alliés, a consommé la défaite de l'ennemi " Ce fut une explosion d'allégresse, quelque chose de subit, d'impérieux, de formidable et de juvénile, une prodigieuse détente de forces comprimées pendant des mois et des mois. Nos hommes semblaient pris d'une joyeuse folie : ils dansaient, sautaient, criaient chantaient à tue- Source : J. Nouaillac sous- - Soldats de la 4e Armée ! L'Armistice est signé, qui consacre la victoire de la France et de ses alliées. Vous avez le droit de vous réjouir et d'être fiers, car votre part y est grande. Il y a quatre mois, l'ennemi, rempli d'orgueil et de confiance, attaquait avec 15 divisions délite pour cette grande offensive qu'il a appelé "l'offensive de la paix " et qui en faisant tomber Reims, chalons et Verdun, devait le mener à Paris. Le 15 juillet, vous avez brisé net sa force et ses espoirs et, ce jour- Elle vous est restée fidèle. Le 26 septembre, vous avez enlevé, dans un élan magnifique, ce terrible front de Champagne avec ses buttes, ses Abris bétonnés, ses 12 kilomètres de fil de fer. Jusqu'au 10 octobre, vous avez combattu, gagnant chaque jour du terrain malgré les mitrailleuses et obligé l'ennemi épuisé à battre en retraite. Et le 12 vous étiez au bord de l'Aisne, ayant, pendant ces dix- L'Aisne débordée sur une largeur de plus d'un kilomètre, le rempart boisé de l'Argonne formait alors devant vous un redoutable obstacle. Il ne vous a pas résisté. Dès le 18 octobre, vous enleviez une tête de pont près de Vouziers ; vous la conserviez contre toutes les contre- Et le 1er novembre, attaquant avec la 1er armée américaine, vous acheviez de nettoyer l'Argonne. Alors infatigables, portés par les ailes de la victoire, vous avez tous les jours poussé l'ennemi en retraite, et le 8, vous êtes entrés les premiers dans les faubourgs de Sedan et le 9 dans Mézières. Ainsi, par son dernier fait d'armes dans cette longue et terrible guerre, la 4e armée a eu l'honneur d'effacer la tache qui, depuis quarante- |
- Officiers, sous- C'est avec joie que j'apprends que la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre vous est attribuée. Jamais récompense ne fut mieux accordée à la froide volonté, à la ténacité indomptable, au stoïcisme d'une troupe superbe d'attitude militaire et animée du souffle patriotique des grands soldats de la première république. Elle est, au jour même de la victoire de la liberté, le couronnement éclatant de votre admirable dévouement dans toute la guerre. Sachez bien tous que vos sacrifices à Reims et à Vouziers ont une portée que l'histoire impartiale vous attribuera glorieusement. Vous avez été les premiers artisans des grandes victoires de Champagne et de la Meuse. Lorsque vous reviendrez dans votre Limousin, que vous aurez repris le labeur fécond de la forte race qui vit au cœur même de notre France bien- Régiment du Limousin, je salue respectueusement votre glorieux drapeau et je résume ma pensée, mon affection et mon estime profondes dans ce cri jailli de mon cœur : Je suis fier de vous avoir commandé au feu. 16 novembre 1918 Général Petit. |