02 /08 : Départ de St YRIEIX sur Charente (117-D2)
04/08 : DECLARATION DE LA GUERRE
05/08 : Départ de Limoges (118-C1)
07/08 : Nous débarquons à VALMY (45-D1) . Cantonnons à MOIREMONT (25-D4). 4 jours s'écoulent sans rien, personne ne croit à la guerre, nous partons pour VARENNES (25-E4) " belle petite ville "
13/08 : Nous allons cantonner à BANTHEVILLE (25-E3)
14/08 : MILLY-devant-DUN = MILLY sur Bradon (25-F3)
15/08 : STENAY (25-F2)
16-17/08 : MARGUT sur CHIERS (25-F2)
18 /08 : Nous revenons un peu en arrière, cantonnons à LA FERTE sur CHIERS (25-F2)
21/08 : L'ennemi est signalé, le canon commence à gronder, le calme et la sérénité règnent parmi nous Tous sont tristes, l'ordre arrive. Nous touchons des cartouches, l'artillerie passe au galop, nous rentrons en Belgique par VILLERS ABBAYE d'ORVAL (25-F1). Le soir nous revenons cantonner en France.
22/08 : Nous marchons en avant nous voilà près de l'ennemi, là nous recevons le baptême du feu, le soir nous cantonnons où plutôt bivouaquons dans un champ d'avoine ; la misère se fait sentir, la faim, la soif, les carottes, les betteraves sont notre nourriture.
23 /08 : Nous revenons en arrière, passons à FLORENVILLE (25/F1), cantonnons à CHEENES (ferme) ? Pas trouvé
24/08 : Passons la nuit à POUILLY sur Meuse (25-E2), Les Boches sont près, nous repartons dans la nuit, passons à INOR MOUTERS (25-E2), couchons près d'un moulin, nous sommes réserve d'avant postés.
26/08 : Matin, passage de la MEUSE, triste spectacle, ma ½ section assure le passage, les Boches nous talonnent, on marche dur, pas de pose, bivouac près de BEAUMONT en Argonne (25-E2).
27/08 : Quittons BEAUMONT, il pleut. Soir : grande halte, bivouac près de FLABAS (26-A2)
28/08 : Grande bataille de la BESACE (25-E2), j'ai chargé 3 fois à la baïonnette, que de blessés et de morts, les mitrailleuses nous fauchent, que de manquants à l'appel ?
29/08 : Le soir en petit poste, les Boches sont bien près.
30/08 : Passons à STONNE (25-D2).
31/08 : Repos - plutôt reformation du régiment.
31/08 : Quittons bivouac, passons près MOIREMONT (En chargeant le 28/08 j'ai perdu mon sac où il y avait mon livret, et une boite de sardines et surtout mon linge, me voilà sans linge, j'ai chaud, j'ai faim et surtout soif, rien, il faut marcher, les hommes tombent comme des mouches. Pose près du village des 4 champs, bivouac près des ravins.
01/09 : Passons à VANDY (25-D3), FALAISE (25-D3) et SAVIGNY sur Aisne (25-D3), cantonnons à 2 ou 3 km.
02/09 : Quittons bivouac, longue marche, journée dans les sapins (j'ai soif !), fusillade en route, bivouac près de SUIPPES (24-C4), 2 h de sommeil, les blessés passent.
03 /09 : Traversons BUSSY le Château (44-C1), avant poste près de COURTISOLS (44-C1). Le soir Marmites.
04/09 : Maison St Jean sur Moivre (44-C2), grande halte, le 3ème bataillon est attaqué.2 jours sans manger la soupe. Etait au feu. L'ennemi arrive sur nous, sauve qui peut. Le tantôt, je pars avec mon escouade en reconnaissance dans le village de St Jean sur Moivre. J'arrive à 50 mètres du village, les Boches débouchent devant moi (les cavaliers), triste rencontre, je suis perdu. Faut-il se sauver à 50 m ? Les Boches font feu, on courre, les Boches nous harcèlent, je détourne, je me mets derrière 3 bottes de paille (léger abri) je tire 2 balles, 2 balles traversent ma capote, il y a déjà un mort et quatre blessés, il y a encore 500 mètres à faire pour arriver dans le bois, je cours, mais j'en peux plus, à force j'arrive dans le bois. Les blessés crient : " Emmenez moi au secours ", je me laisse tomber dans un fourré, j'éjecte l'étui, que je n'avais pas eu le temps de sortir, car il va falloir se défendre, je ne bouge pas, les cavaliers passent mais aussitôt les nôtres ouvrent le feu, nous voilà entre les 2 feux, je rampe, il est minuit, je suis perdu, heureusement je tombe à côté du petit poste de la 11ème . Il est temps, en silence on quitte les lieux de combat, il n'y a qu'un seul chemin, passons à GRAVELINES (44-C3), prenons le train à VITRY le François (44-C3),il est temps, les trains se succèdent sans interruption, voilà les Boches, eux aussi voulaient prendre le train. Les 75 les arrêtent. Nous débarquons à CHAVANGES (44-C4). Cantonnons à BREAU le Grand ( ? Pas trouvé) à l'aube.
06/09 : Repos.
07/09 : Départ de BREAU le Grand. L'ordre est arrivé : Coûte que coûte il faut refouler l'ennemi. Passons à St Léger s/s Margerie (44-C4), St OUEN (44-B4).
08/09 : Quittons St OUEN, nous rentons dans le camp de MAILLY (44-B4), bivouac dans les sapins.
09/09 : Marchons DUR, (soif, faim), soir : rafales d'obus. Bivouac dans les sapins.
10/09 : Beaucoup de morts, blessés, le soir je suis en petit poste devant SOMPUIS (44-B3), Les Boches bombardent dur.
11/09 : Passons SOMPUIS (44-B3) : Victoire de la MARNE : que de morts de tous les côtés, Boches et Français. Spectacle effrayant, tout le village est en ruine, un civil est mort à l'entrée de sa maison, une pauvre vieille sort de sa maison, quel plaisir lorsqu'elle nous a vu. Marchons, marchons, l'ennemi est en fuite, (chacun son tour de reculer). Il pleut, bivouac dans les sapins.
12/09 : Quittons bivouac par COYRAC aux Bœufs (Doit être TOGNY aux Bœufs ) (44-C2), VOUCIENNES (44-C2), VITRY la ville (44-C2), le pont est sauté sur la MARNE, BILLY ( ?), ORNEY (44-C2), MOREE (?), AULNAY L'AITRE(44-C2).
13/09 : Passons par SOMME Yévre (45-D2), cantonnons à HERPONT (45-D1).
14/09 : Quittons HERPONT, passons à DAMPIRRE le Château (45-D1), VOILEMONT (45-D1), GIZAUCOURT (45-D1), passons près VALMY (45-D1), DOMARTIN Dampierre (45-D1), couchons très tard à Ste MENEHOULD (45-D1).
15/09 : Repassons à DOMARTIN Dampierre (45-D1), VALMY (45-D1), ANSE = HANS (45-D1).
16/09 : COURTEMONT (25-D4), HANS (45-D1), SOMME Bionne (45-D1), SOMME Tourbe (45-C1), tout est détruit, brûlé, tristesse il faut vivement aller remplacer le 21ème Corps. Il pleut, arrivons la nuit. Je pars en patrouille éclairer le bataillon, on reçoit des coups de feu. Je reviens porter les renseignements au Capitaine. Il pleut, nous sommes couchés sous les arbres, nous gelons de froid.
17/09 : Au petit jour Le Capitaine me renvoie reconnaître une tranchée Boche, je suis perdu, je demande des volontaires : Mais personne, attendu qu'ils savaient qu'ils allaient à la mort. Enfin je pars avec quelques uns, nous voilà à la lisière du bois, la tranchée Boche était dans le pré soit à 100m. C'est terrible de se voir renvoyer à la mort. Enfin j'ai des ordres, j'ai une mission, il faut marcher, on passe la lisière du bois, MALHEUR : 1 mort, 3 blessés, nous voilà aplatis dans le pré à 40m de la tranchée. Il faut faire le mort, les boches nous tirent, encore 2 blessés. 2 balles s'aplatissent devant moi. Quoi faire ? Impossible de reculer, bouger, nous sommes morts. Enfin tant pis (en arrière). On rampe doucement, nous voilà presque à la lisière du bois, encore un bond et nous y voilà. Les balles sifflent, encore un blessé : C'est le pauvre LABARDE de Chasseneuil. on le tire comme on peut, il a une jambe cassée par une balle explosive, il crie, pauvre copain, on l'installe sur 2 fusils. J'arrive au Capitaine, là il me dit qu'on appartenait à la 4ème armée et que nous partons. Quel plaisir. Le soir avant la patrouille j'ai trouvé Octave PASTOURAND, je croyais pas le revoir. Le lendemain, bivouac près de SUIPPES (24-C4).
17/09 : Départ. Il pleut très fort, la misère devient de plus en plus grande.
18-19-20/09 : Camp de CHALONS dans les sapins (doit être Camp de MOURMELON) (24-C4).
21/09 : Départ. Comme toujours sans savoir où l'on va, et ce que l'on va faire. La marche est pénible.
22/09 : Passons LUDES (24-A4), CHIGNY les Roses (24-A4), RILLY la Montagne (24-A4), Cormontreuil (24-A4).
22-24-25/09 : TAISSY (24-A4).
26/09 : Grand Combat, voici déjà 6 jours que nous sommes dans les tranchées (plutôt des trous).
26/09 : Au matin le brouillard était épais, on ne distinguait pas à 2m devant soi. Nous étions à 800m en avant de la ligne et la ligne à 100m du canal, nous étions un peu à droite de REIMS (24-A4), soit à 3km au plus. Tous les jours des morts, les obus nous balayaient. Un homme de mon escouade qui était en même temps un copain a eu la tête presque arrachée ainsi qu'un pied. Enfin le petit jour se lève, le brouillard était devenu plus épais. Les Boches avaient beaucoup d'avantages, aussi l'ont-ils pas raté. Tout à coup les voilà sur nous sans seulement avoir pu tirer un coup de fusil. C'était une brigade de la garde impériale qui chargeait sur nous en hurlant : Hourra, hourra. Nous étions pris de tous les côtés. Nous voilà à courir du côté de la ligne, mais la gauche avait fléchi et les Boches nous tirent devant et derrière, les hommes tombent comme des mouches. Si j'ai encore vu la mort de près, c'est ce jour là. Nous voilà tous mêlés les uns dans les autres, c'est un corps à corps, là on ne pense plus à rien, les uns sont prisonniers, je réussis à franchir la ligne de chemin de fer, belle cible pour les Boches lorsque je passais sur les rails. Je me laisse tomber de l'autre côté, mais il y a le canal à traverser et les ponts étaient sautés. Les boches étaient déjà arrivés. Egarés, fous, il fallait se sauver pour ne pas se faire tuer, je passe sur un tronc d'arbre à moitié dans l'eau, la plupart se noient ne sachant pas nager, me voilà sauvé, mais il fallait empêcher que les Boches franchissent le canal, car REIMS était à eux. Nous étions un bataillon ou 4 pour supporter l'assaut de 2 régiments qui formaient la brigade de la Garde Impériale : quels gaillards, grands, gros, choisis pour ça. Sur 1000 que nous étions avant l'attaque, 850 y sont passés, morts, blessés, disparus, mais les Boches n'ont pas pu franchir le canal et REIMS était sauvé. Le soir de cette fameuse bataille, soit St Léonard (24-A4), il a fallu que je parte avec mes quelques hommes pour me mettre en petit poste. Triste et dure corvée devant moi : Les Boches à ma droite, le 138ème à ma gauche le 78ème. Tout en allant reconnaître mon poste, nous marchions que sur des cadavres, Boches, Français, quelques-uns uns râlaient encore, on donne à boire à l'un, à l'autre. Tout à coup en marchant on entend : Kamarad Français. On approche ; c'est un Boche mais il a baïonnette au canon. On le désarme sans difficulté, il était blessé partout, impossible de le toucher, on lui donne à boire et on le couvre de son manteau. Plus loin un autre Boche moins blessé que l'autre, alors on le transporte à coté de son confrère : quel plaisir pour eux. Et nous continuons notre reconnaissance. Je reconnais le 138ème puis le 78ème et je m'établis au milieu d'eux. J'avais comme consigne de résister le plus longtemps possible d'une attaque et de me replier derrière la ligne où mes camarades se reposaient .
27-28/09 : Cantonnons à Reims (24-A4), dans une verrerie. ( voir la verrerie 24-A3)
29-30/09 : Allons défendre un pont.
(Fin du carnet n° 1 : Violet)
01/10 : Départ dans la nuit, marchons toute la nuit. Grande halte près LIVRY Louvercy (24-A3), passons camps de CHALONS (doit être MOURMELON), MOURMELON le Petit (24-B4), arrivé à 2h du soir : 16h de marche, arrivons tout près de SUIPPES (24-C4), le soir à 7h. Allons occuper les tranchées de 1ère ligne, arrive à minuit, quelle journée bien employée ? On ne tient pas debout. Tous sont exténués de fatigue. Combien sont restés en arrière ? Quelle force morale faut-il avoir ? comme on dit souvent, on marche parce que c'est la mode. La guerre des tranchées commence (fusillades, bombardements) jour et nuit, quelle vie de tristesse dans ces tranchées ? Pendant 2 mois nous sommes à AUBERIVE sur Suippes (24-B4).
20/12 : Permutons avec le 107ème, nous allons devant le bois B : Mauvais secteur .
21/12 : Attaque 78ème et 63ème (45ème Brigade) : que de morts et de blessés et de prisonniers pour rien faire. Après cette attaque le secteur devient encore plus mauvais. Passons l'hiver dans l'intervalle, 1 pièce a été écrasée, personne de nous ont été blessés : Quelle chance.
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